Une histoire se dessine,vieille de mille ans, au moins.
Des manteaux lourds d'étoffes naturelles sont portées par des corps inconnus de moi,un homme une femme,le temps des loups.
L'hiver,le froid,la neige sont là.
Pour nous envelopper et nous accompagner sur le chemin du retour,du retour à la maison.
Les loups hurlent,dans le soir tombant. Le temps du crepuscule.La peur m'entourre mais ne se trouve pas à l'intérieur de moi.Parce qu'une main tient la mienne.Chaude malgré le froid piquant, mordant mon visage et le sien sans doute.. Nous marchons, connaissant le chemin. Sans mot, justes certains du chemin à parcourrir. Nous rentrons près d'un feu qui forme notre foyer. Je ne sais plus les mots d'avant.Juste un abri simple,fruste. Juste la chaleur de l'amour qui unit ces deux êtres. Pas seuls, mais vivants dans une solitude due au temps reculé qui m'échappe. IL y a des couleurs fortes parce que plus naturelles .PLus anciennes. C'est étrange ce souvenir qui s'impose à moi, venant percuter mon temps d'aujourd'hui.
Il y a comme un grain d'étoffe qui m'envahit. est-ce du lin, du coton, de la laine, de la peau? C'est cela de la peau! La peau d'un animal puissant et lourd, posé sur nos épaules. Il y a le goût, l'odeur de l'animal qui répand de fortes émanation d'un autre temps. L'essentiel marche à coté de nous. L'essence des choses simples et concrètes d'une lointaine époque. Mes sens se comblent d'odeurs, de senteurs inconnues pour moi, là maintenant. Etrange reminescences, étrange revécu par temps interposé! Comme si juste pour un moment, revivre le goùt des choses d'antan. Avec le souvenir prégnant du sentiment d'amour qui vit entre ces deux êtres. L'amour de la nature sauvage, ou tout simplement de la nature originelle. C'est peut-être Nöel qui s'en vient vers eux. Leurs ambitions, leurs préoccupations semblent être basiques, mais là dans ce film qui défile devant mes yeux, elles m'apparaissent apaisantes et délicieusement vibrantes. Sauvage la nature, sauvages, primitifs leurs sentiments. La quintessence.
Sensoriellemnt,extrèmement présente en moi. De l'ordre d'une jouissance charnelle inconnue, par moi.Le plaisir évident d'accepter de posséder un corps et de se posséder l'un l'autre. Comme une liberté acquise .Comme une liberté de vivre loin du monde, sans aucun compte à rendre. Profondément ancrés dans une époque,et dans cette liberté individuelle due à la foi, comme évidence sociale.
Le chemin devient plus sombre. Une clairière s'annonce, leurs pas sont lourds de neige collée à leurs chausses. Il y a comme un sentiment d'anticipation que bientôt la nuit va se refermer sur cet amour qui les anime. Les cris des loups se font plus lointains et pourtant, le silence est fait de nonmbreux crissements. La buée sort de leur bouches, leurs yeux sont éclairés de froid, je n'entend aucune parole, mais je sens qu'il lui parle. Il lui sert la main un peu plus, comme pour lui infuser un peu de sa force amoureuse , pour que ses pas se fassent plus légers parce que bientôt ils seront arrivés.Une confiance infinie se dégage de la femme envers l'homme qui est le sien. Un calme,une évidence imprègnent l'espace où ils marchent.Fatigués par ce long chemin,qui bientôt va s'ouvrir sur une caverne de chaleur,rien que pour eux. un sentiment très fort et très harmonieux émanent de l'évidence d'être seux. qui me touche à travers le temps.
Ils sont à l'intérieur et le film s'arrête.
Ce qui se vit à l'intérieur de deux coeurs est sacré et à besoin de l'intime.